1. |
Les jours où l'on s'aime
03:59
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Les jours mon amour où l’on s’aime
Sont à jamais du jour qu’on sème
De la lumière que l’on essaime
Pour les temps gris les matins blêmes
C’est si bien les jours où l’on s’aime
On le sait bien mais quand bien même
C’est moche les lendemains on s’accroche
Jours d’ecchymoses jours d’anicroches
Les jours où l’on s’aime
Sont du jour que l’on sème
Les jours où l’on s’aime on paresse
A chérir nos épidermes
Chair de poule, Saint-Chrême et caresses
Mer d’huile et ciel septième
Ces jours si simples et délicieux
Tu ne me jettes pas l’anathème
J’cherche pas les poux dans tes cheveux
Y a pas de pépin y’a pas de blème
Les jours où l’on s’aime
Sont du jour que l’on sème
Les jours où l’on s’aime mon amour
Les mots peuvent rester en carême
Pas de bruit pas de longs discours
C’est jour d’été, jour de Bohème
Ces jours-là on les caracole
A refaire pour la trente-sixième
Fois le monde qui nous désole
Qui grignote les jours où l’on s’aime
Les jours où l’on s’aime
Sont du jour que l’on sème
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2. |
Je vous en veux un peu
02:22
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Je vous en veux un peu
D’avoir un jour de fête
Pris sans me dire adieu
La poudre d’escampette
Je vous en veux un peu
En rêvant de la suite
J’allumais un bon feu
Vous avez pris la fuite
Je vous en veux un peu
Les billets pour Byzance
C’était un petit jeu
Comme une extravagance
Je vous en veux beaucoup
D’avoir en un clin d’œil
Remis sous les verrous
Mon cœur et mon orgueil
Je vous en veux toujours
J’ai dû me rhabiller
D’une veste sans velours
Vous m’avez gratifié
Je vous en veux toujours
De Charybde en Scylla
J’ai couru les faubourgs
Sans retrouver vos pas
Je vous en veux encore
Ce que j’avais tracé
Vous avez eu bien tort
De l’avoir effacé
Je vous en veux encore
Faut-il gratter le ciel ?
Pour un second trésor
Un reste de soleil
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3. |
De toutes les couleurs
03:30
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De toutes les couleurs que tu m’as fait voir
De toutes les couleuvres avalées
De toutes les fontaines où tu m’as fait boire
De tous les rivières trop salées
De tous les bleus et les blessures
De toutes les vertes et les pas mûres
De toutes les couleurs de toutes ces couleurs
De toutes les couleurs que tu m’as fait voir
De toutes les valses où j’ai valsé
De toutes les hauteurs dont tu m’as fait choir
De tous les bals où tu m’as baladé
De toutes les promesses rompues
De tous les coïts interrompus
De toutes les couleurs de toutes ces couleurs
De tout cela je ne retiens
Et le reste s’en ira bien
Que quelques rouges et carmins
Le rose en vrac des matins
Oui de cela je n’ai gardé
Et le reste peut s’envoler
Que la couleur de tes baisers
De toutes les couleurs que tu m’as fait voir
De tous les lapins que t’as posés
De toutes les salades auxquelles j’ai pu croire
De toutes mes fleurs laissées faner
Des coups d’cafard et des bobos
Des coups de poignard dans le dos
De toutes les couleurs de toutes ces couleurs
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4. |
Nationale 3
03:40
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Après la porte de Pantin
Elle passe fière sous mon toit
Allant son bitume de chemin
J’l’ai traversée combien de fois … la nationale 3
Entre Paris et la Moselle
On est peut-être égaux en droits
Chacun sa route sous le même ciel
La nôtre on n’a pas eu le choix … c’est la nationale 3
Elle coupe en deux bien des villages
Charrie des vies sans feu ni loi
T’habites au nord c’est bien dommage
C’est le côté où il fait froid … de la nationale 3
Où sont les parfums de noisette
Le blanc muguet dans les sous-bois ?
Tout ce raffut de ma fenêtre
Le silence n’est jamais roi … sur la nationale 3
Sous le grand cèdre millénaire
Je rêve de m’envoler parfois
Par le canal j’me fais la paire
Mais quelque chose me retient là … sur la nationale 3
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5. |
Doudom
03:37
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Ce soir elle est sortie,
Seul ton tic-tac résonne
Dans les plis de ma nuit
Les heures tu métronomes
Je m’fais du mauvais sang
Les tempes emplies de rhum
De jalousie d’enfant
Quel capharnaüm
Dès l’premier toboggan
Tu battais la chamade
A l’absence de maman
Aux cris des camarades
Doudom, doudom,
Sois sage reste en place
Doudom ,doudom ,
J’suis un dur j’suis un homme
Doudom, doudom,
Mais toi pris dans ta nasse
Tu cognes, tu cognes,
Tu cognes à l’aquarium
Voilà que j’ai quarante ans
Que les doutes m’assomment
Que faire quand je s’rai grand
Que valent mes premiers tomes ?
Plus la vie le temps passent
Plus on m’dit d’être un homme
Hélas dans ma carcasse
Tu toques ad libidum
Un tambour qui vacille
Qui rythme mes slaloms,
Entre les gouttes les filles
un bip à l’interphone
Doudom, doudom,
Sois sage reste en place
Doudom ,doudom ,
J’suis un dur j’suis un homme
Doudom, doudom,
Mais toi pris dans ta nasse
Tu cognes, tu cognes,
Tu cognes à l’aquarium
Tu bats les fins de mois
Tu bats pour une madone
A chaque choix tu bats
Et ça me chloroforme
Mais tant que tu gigotes
Mon cœur ô ma pépite
Que tu m’ roules tu m’ ballottes
C’est ma vie qui palpite
Qui bat pour un sourire
Pour l’hiver qui s’en va
Pour une fleur qui s’étire
Qui se débat qui s’ébat
Doudom, doudom,
Sois sage reste en place
Doudom ,doudom ,
J’suis un dur j’suis un homme
Doudom, doudom,
Mais toi pris dans ta nasse
Tu cognes, tu cognes,
Tu cognes à l’aquarium
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6. |
Les amours de Jupiter
02:30
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Galants audacieux amants superbes et fiers,
Virils de tous poils apprenez sans colère
Qu’en matière de béguin malgré tous vos exploits
Baissez les yeux mes frères c’est Zeus qui fait la loi.
Quatre épouses divines et mille concubines
Fillettes et blanches reines jolies nymphes marines
C’est de la foudre aux yeux de l’amour en tonnerre
Bienvenues au septième ciel c’est là son ministère.
Les amours de Jupiter, elles passent
Mes amours sont imaginaires … hélas
Combien de rejetons héros ou demi-dieux ?
Hercule, Apollon, excusez-le du peu.
Qui donc peut se vanter en neuf nuits d’amour
D’offrir autant de muses à tous les troubadours ?
Je voudrais comme lui pouvoir me transformer,
Et sous les traits d’un autre, te faire enfin craquer.
Me changer en taureau pour entendre tes cris,
Déguisé en pluie d’or pénétrer dans ton lit.
Les amours de Jupiter, elles passent
Mes amours sont imaginaires … hélas
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7. |
Les femmes coquelicots
03:18
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Les femmes-coquelicots
C’est pas des fleurs qui restent plantées au balcon
C’est pas des fleurs en pot
Les femmes-coquelicot
N’ont pas l’humeur des tulipes bien en rang d’oignon
C’est pas des fleurs en lot
Des fleurs sauvages, d’une seule saison
Qui t’mettent en nage qui t’font marron
Les femmes-coquelicots
T’en fais pas l’tour comme de ces petites fleurs de rond-point
C’est pas du rococo
Pas des fleurs cadeaux
Des fleurs bleues de la Saint-Valentin
Mais sous leurs jupes pavot
Y’a de l’été, du fandango
Des étamines qui t’font dingo … Et moi et moi
Et moi je reste amoureux de ces coquelicots
Une seule caresse et le feu s’éteint aussitôt
Les femmes coquelicots
Ne s’apprivoisent pas en serre comme les géraniums
Des fleurs que l’on consomme
Pas des chrysanthèmes ni des arums
Quand c’est fané pas de sanglot
Elles s’enfuient sans un mot
C’est du tambour aux airs fragiles
C’est du velours qui t’caterpille
Et moi je reste amoureux de ces coquelicots
Une seule caresse et mon coeur n’fera pas d’vieux os
Et moi je reste amoureux de ces coquelicots
Une seule caresse et l’amour se fâne aussitôt
Les femmes-coquelicot
C’est pas des fleurs qui restent plantées au balcon
C’est pas des fleurs en pot
Mais toi reste encore
Il est trop tôt
Je serai ton soliflore
Je te f’rai des p’tits coquelicots.
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8. |
Les pissenlits
04:01
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Autrefois chez les grecs les dieux punissaient les mortels
Pour une audace, une insolence, un brin d’orgueil
Pratiquant la métamorphose bien choisie, parfois cruelle
En arbre, en rivière, en chevreuil
Ici, quand l’éternel rappelle à lui
Les pauvres pêcheurs que nous sommes, lessivés
C’est une fin plus terre à terre, un adieu sans poésie
Oyez le chant du futur trépassé
On les mangera, les pissenlits par la racine
Tous on finira, au champ de navets
Bien avant nous les égyptiens ne craignaient pas le dernier jour
Le cœur léger, les bras lourds de présents pour les divinités
Immortellement sarcophagés ils étaient prêts pour le grand tour
Ultime envol vers les Champs Élysée
Ici, tout fini dans le sapin
Quelques boulons et quatre planches pas décorées
Pas de voyage, juste un aller pour le cimetière du coin
Oyez le chant du bientôt macchabée :
On les mangera, les pissenlits par la racine
Tous on finira, au champ de navets
Que ne suis-je né chez les indiens les pygmées les armoricains
Aborigènes ou tibétains
Naître animal ou végétal après tout ce n’est pas plus mal
Même caillou petit caillou c’est moins fatal
Ici, c’est vraiment triste de mourir
Sans la promesse d’un au-delà délire
C’est pourquoi j’ai décidé de m’envoler me disperser
Ecoute le chant du jamais enterré :
J’en mangerai pas, des pissenlits par la racine
On m’verra jamais, au champ de navets ...
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9. |
Les malentendus
04:12
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Les malentendus
Des « si j’avais su », « j’ croyais bien faire »
Les malentendus
Des p’tites ratures prises à la légère
Un regard qu’on attend un soir comme juillet
Un plat froid, l’amertume
Un rêve d’Orient-Express resté sur à quai
Et c’désir qui s’enrhume
Et bien entendu
Comme on a bobo on croise le fer
Et de mal en plus
D’abord les ruisseaux puis les rivières
Faudrait pas faire monter l’adrénaline
Ni les porte-drapeaux
Voilà qu’ nos écailles se changent en canines
A se protéger trop
Les malentendus
Méli-mélo maladroits de mots
Les malentendus
Eliment nos âmes un peu trop
Les malentendus,
Pour se toucher on s’amuse à s’faire peur
Je t’aime moi non plus
S’emmêlent les mots et game-over
Egos qui se froissent et draps qui se tendent
Corps et mailles à l’envers
De mauvais plis en mauvais plis se fendent
Les cœurs sous l’pull-over….
Les malentendus
Méli-mélo maladroits de larmes et de mots
Les malentendus
Eliment nos âmes un peu trop
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10. |
Entre deux gares
03:36
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Me voici propriétaire
D’un charmant coin de paradis
Sans signature ni notaire
Avant d’y planter mes radis
Je raserai ces trois pylônes
Ce bâtiment des plus tocards
Peindrai celui-ci tout en jaune
On n’s’ennuie pas … entre deux gares
Aller j’me laisse pousser les plumes
Pour mieux survoler la vallée
Et je m’enfuie dans ce costume
Au sommet d’un grand châtaignier
Elle est bien loin la capitale
Et si ce bourg abrite un bar
Je paye ma tournée générale
On s’fait plaisir … entre deux gares
Entre deux gares
Le temps s’effile
La vie s’égare
Entre deux villes
Dans une passe transalpine
Il a disparu l’horizon
Alors j’attrape ma voisine
Le fol amour en plein wagon
Le jour se lève sur un grand lac
Allons jouer dans les nénuphars
Avant de reboucler nos sacs
On était bien entre deux gares
Entre deux gares
Le temps s’effile
La vie s’égare
Entre deux villes
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11. |
SI j'osais
03:16
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Ha si l’audace me prenait
Je sais bien ce que je ferais
Si j’osais ...
Si j’osais téméraire
Je t’emmènerais dans ma tanière
J’n’attendrais pas que tu m’invites
Pour te confier … ce qui m’agite
Si j’osais
Ha ! Si j’osais
Si j’avais un peu de toupet
Si le vent tourne, si jamais
Si j’osais ...
Si j’osais intrépide
Sourd à ce que tu décides
J’n’attendrais pas que tu sois pour
Je fermerais … à double tour
Ha ! Si j’osais
Si j’osais je sais
Ce que je ferais
Oui mais ...
Si un jour vraiment je voulais
Je sais comment ça finirait
Si j’osais ...
Si j’osais insolent
J’n’attendrais pas ton consentement
Quelque agrément ou permission
Pour te montrer mon affection
En dénudant ta frêle épaule
J’te soumettrais à mon contrôle
Je saisirais ton joli cou
En mordillant tes blanches joues
J’te ligoterais au lampadaire
Avec trois tours de fil de fer
J’arracherais tes oripeaux
Puis je te grifferais le dos
J’attraperais ta fine taille
Planterais mes crocs dans ton poitrail
Avec mon couteau de cuisine
Je trancherais bien dans l’échine
Ha ! Si j’osais
Si j’osais je sais
Ce que je ferais
Oui mais ...
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12. |
Poisson pané
02:27
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Ce vieux bouquet séché
Ne fleurira plus
Pour le poisson pané
Le grand large c’est foutu
Quand je serai vaincu
Comme ce poisson pané
Quand je serai fané
Où seras-tu ?
Le vin qui a tourné
Jamais ne sera bu
La machine rouillée
Elle est fichue
Quand je serai déchu
Comme ce machin rouillé
Quand j’aurai mal tourné
Que feras-tu ?
Les ouvriers usés
On les jette à la rue
Il ne fait plus rêver
L’ancien champion ventru
Si tu me vois perdu
Fini, coulé
Comme ce poisson pané
Fais comme si t’avais rien vu
Fais comme si t'avais rien vu ...
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