1. |
Après la pluie
03:25
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APRES LA PLUIE
Moi je suis né pendant la crise de la dernière pluie de pavés
Sous lesquels la plage s’enlise, on m’a dit c’est l’ choc pétrolier
Alors faut pas m’ la raconter, y’ a pas d’ joie, au revoir au revoir les hirondelles
Le bonheur c’est pas demain la veille, je prends la vie du sale côté
Après la pluie, la boue, la merde jusqu’au cou
Après le cabri, le loup qui s’ le boulotte d’un coup
Après l’enfance, commencent l’errance et la souffrance
Après la vie, la mort, mon Dieu quel triste sort
Après la nuit, le brouillard
Après la bise, le blizzard
Après le cyclone, c’est ton refuge qui disparaît dans le grabuge
Et après moi, après moi le déluge
Après le coup de foudre, le vide
Après la gloire, le bide
Après l’air pur clair et limpide, les fumées noires le dioxyde
Que reste-t-il de l’Atlantide
Après la foi, le doute
Après le sang, les croûtes
Après le péché, la prière, après la croix la bannière
De toute manière, c’est la misère
Après le vingt heures, le foot
Après la boxe et encore des croûtes
Après Chapi Chapo, après l’chapeau melon
Et pour finir les bottes de cuir…
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2. |
Encore un peu
05:17
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ENCORE UN PEU
Tu fumes et tes rêves prennent la fenêtre
Sans plus dire où ils s’enfuient
Mes rires ont pris quelques rides et peut-être
Parfois se tordent un peu d’ennui
Le cœur est un moulin à serments
Faut se battre avec les ailes du temps
Encore un peu si tu veux
Encore un vœu si tu peux
Sur l’écran télé le monde s’effiloche
Tu dis qu’nos yeux mériteraient mieux
Je m’ suis endormi sous les variétoches
Et toi tu me ramènes au pieu
La Terre est un moulin à paraboles
On n’est pas grand chose dans ce grand guignol
Encore un peu si tu veux
Encore un vœu si tu peux
Endormi ton corps dans mes mains drapé
Oublie les vautours, oublie les douleurs
J’suis pas bon rafistoleur de poupées
Juste un mec comme ces maquer’ haut-le-cœur
La vie est un moulin à grande eau
Faut torcher ses larmes, éponger ses maux
Encore un peu si tu veux
Encore un vœu si tu peux
On peut faire d’la place dans l’album photo
Garder quelques pages garder quelques chances
J’t’ai pas déballé tout mon sac à dos
Et toi tu camoufles bien des errances
La vie est un moulin à paravents
Se démaquiller ça prend un moment
Encore un peu si tu veux
Encore un vœu si tu peux
Encore un peu à se faire des p’tits riens
Encore un peu à boire à nos chagrins
Encore un peu à s’raconter des lendemains
Encore un peu à croire aux Jupitériens
Encore un p’tit peu à croiser nos feux
Encore un peu à raviver le pieu
Encore un peu à s’regarder droit dans les cieux
Encore un peu à y croire encore un peu ...
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3. |
L'arme à l'oeil
02:49
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L’ARME A L’ŒIL
Ils ne vendent pas de cartes postales
Encore moins de jolis crayons
Leur destinée fatale
C’est de fabriquer des porte-avions
Ils ne vendent pas de crêpes au beurre
De gaufres ni de pains au raisin
Professionnels de la terreur
Poseurs de bombes aux quatre coins
Les armes c’est cher mais ça s’vend comme des petits pains
Les armes l’humanité en a besoin
Pour désarmer les armées des ennemis
Ils ne sont pas représentants
En élastiques pour les chignons
Ce qu’ils refourguent c’est plus sanglant
Des cargaisons de munitions
Pour vous livrer des briques de lait
Faudrait vraiment qu’ils soient fin ivres
Leur p’tit commerce c’est le boulet
Est-ce ainsi que les hommes livrent
Les armes c’est cher mais ça s’vend comme des petits pains
Les armes l’humanité en a besoin
Pour désarmer les armées des ennemis
Ils ne vendent pas d’serviettes de bain
En lots de dix à la criée
La fin justifie les moyens
Leur loi justifie les armées
Les armes c’est cher mais ça s’vend comme des petits pains
Les armes l’humanité en a besoin
Pour désarmer les armées des ennemis.
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4. |
Banlieue à crocs
04:19
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BANLIEUE A CROCS
J’aurais pu naître Saint-Bernard
Un de ces toutous qu’ont du chien
Une de ces stars de clébard
Lassie Belle ou Rintintin
Je me serais même bien vu caniche
Chien sans flair sans chienne sans rien
Chien à sa mémé dans sa niche
Rêver de Milou mais tintin
Pas de bol , pas facile, dans ce monde maboule
Malhabile, d’être un Pittbull
Mon maître est victime à ce qu’on dit
Du système et du manque d’amour
M’avait acheté pour tuer l’ennui
Il m’a dressé pour tuer tout court
Son maigre salaire il le claque
En survêts de marque en Guiness
En substances qui le détraquent
A chacun son collier sa laisse
Mon maître m’entraîne à la guerre
Contre clodos flics ou roumains
Ceux d’une autre couleur de chair
Paraît qu’y a plusieurs races d’humains
C’est vrai que j’ai la ratiche facile
Que je m’emporte en voyant du sang
Mais combien de lascars dans cette ville
Sortent couteau pour quelques francs
Quand je descends du neuvième étage
Promener mon maître au cynodrome
Les vieux tremblent à notre passage
Les mères hâtives remontent leurs mômes
Résultat c’est un vrai calvaire
Pour ce qui est de me faire des copains
Mon seul ami un Rottweiller
Un soir est mort à sept contre un
Le caniveau c’est pas pour les chiens
Je maugrée pendant qu’on parie
Ma vie contre celle d’un frangin
Que j’expédie au paradis
Paradis canin bien entendu
Où j’ finirai sans chienne sans rien
Sans personne pour m’aboyer dessus
Je serai Milou mais sans Tintin
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5. |
Qu'est-ce qui manque
04:01
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QU’EST-CE QUI MANQUE
Qu’est-ce qui manque à tes grosses guibolles
Qui dansaient à perdre boussole
Qu’est-ce qui manque au fond d’leurs souliers
Au bord de la piste plantées plantées
Tes souliers c’est quoi qui leur manque
Jadis sur les pointes saltimbanques
Talons usés sur toutes les places
Fini, bien lacées tes audaces
Qu’est-ce qui manque pour que se rallument
Tous tes rêves d’enfance, toutes tes colères
Qu’est-ce qui manque pour raccrocher la Lune
D’où l’on voyait en bleu la Terre
Que font-elles tes mains paresseuses
Avant généreuses cajoleuses
Crasseuses de tant traîner leurs gammes
Dans leurs poches ont perdu leurs flammes
Tes poches que sont-elles devenues
Autrefois tous les soirs à nu
C’est plus les billes les cailloux bien lourds
Qui les remplissent dans le velours
Qu’a perdu ta voix fatiguée
Qui gueulait lançait des pavés
Chantait vive nous mort à la frime
Et gavait nos ventres de rimes
Ton ventre combien a-t-il perdu
De kilos d’promesses non tenues
C’est plus l’appétit d’aventure
Qui lui fait prendre de la ceinture
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6. |
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LA VIE SEXUELLE DES FANTOMES
Comment font-ils
Les fan les fantômes
Pour s’épanouir, difficile, semble-t-il
Ils font comment
Les fan les fantômes
Pour s’épanouir, je veux dire sexuellement
Plus blancs que blancs, transparents
Inconsistants comme le vent
Ils passent à travers les murailles
Mais un problème reste de taille
Inutile de faire un dessin
En ce qui concerne les câlins
Les caresses le Kama Sutra
Pas de peau pas de frisson c’est comme ça
Pâles comme un linge et ça s’comprend
Jamais ils ne prennent de bon temps
L’amour c’est purement platonique
C’est des images fantomatiques
La position du missionnaire
Ou bien la cravate de notaire
Y’a pas moyen d’en profiter
Ils se traversent sans se toucher
Jeunes filles qui partez en Ecosse
Si un fantôme vous aghost
Vous pouvez tendre les deux bras
Et le reste vous ne sentirez pas
De gros priape turgescent
Ni de poil de mâle oppressant
Juste un souffle sur votre chair
Un viol au vent un courant d’air
Quand je pense à ce triste destin
J’avoue que c’est aussi le mien
Longtemps j’ai cru que j’étais un homme
En moi se cachait un fantôme
Plus blanc que blanc, transparent
Inconsistant comme le vent
La femme que j’aime n’est pas restée
J’la traversais sans la toucher.
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7. |
Dis tonton
03:27
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DIS TONTON
Dis Tonton quand arrivera-t-on dis-le moi
Quand est-ce qu’on arrivera dis-moi dis-moi
Dis Tonton quand arrivera-t-on dis-le moi
Quand est-ce qu’on arrivera dis-le dis moi
Tu m’avais dit Porte d’Italie
Tu m’avais pourtant bien promis
Que le voyage serait facile
A l’aube on était fin prêts partis
Les valises de soleil remplies
Pour de vacancières idylles
Mais trop de voitures empressées
Personne qui laisserait passer
Est-ce qu’on est bientôt arrivé
Dans le pays du joli mai
Où la rose au muguet se marie
L’embouteillage devient coton
Tu me caries de mille bonbons
Un moindre mal contre l’ennui
Trop de camions sur les routes
Trop de diesel de mazout
Qu’il est compliqué le chemin
Tous ces panneaux j’y comprends rien
Sens interdits voies sans issue
Certains seuls roulent en Mercedes
Vers un nulle part à toute vitesse
Pendant que d’autres marchent pieds nus
Trop d’auto-stoppeurs en déroute
Y a que les klaxons qu’on écoute
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8. |
La vague et le rocher
03:17
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LA VAGUE ET LE ROCHER
Un rocher un gros balaise
Aimait une vague et son p’tit air marin
Mais du haut de sa falaise
Il s’est penché un peu trop loin
Un rocher un gros balaise
Aimait une vague et son p’tit air marin
Corps de granit et cœur de glaise
Il fut réduit en sable fin
Il avait cette vague à l’âme
Et vivait pour les jours où
Grande tempête et grandes lames
Elle moussait jusqu’à son cou
Mais quand la mer était d’huile
Le moral à marée basse
Il jalousait la presqu’île
La seule à prendre la tasse
Elle faisait de la lèche il faut dire
Qu’elle jouait du sentiment
Allant venant sans tiédir
Sur ses flancs c’est indécent
Elle roucoulait promettait
Des océans et merveilles
Dans mes bras blancs je t’emmènerai
Aux îles sous le soleil
En trois millénaires à peine
Rapidement il plongea
Et la sorcière sirène
En plage le pulvérisa
Eclaboussé de belles promesses
Baisers salés, poissons-lunes
Grignoté par mille caresses
Il a fini vieille dune
Eparpillé en grains dorés
Il lui reste la mer à boire
Quand elle drague un pétrolier
Il se fait des idées noires
Station U.V.A. l’été
Pâté de sable des marmots
L’addition est bien salée
Fontaine de boire ton eau
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9. |
Tourment orthopédique
03:14
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TOURMENT ORTHOPÉDIQUE
Quand pénètrent dans la chair
Les ongles de mes orteils
Qu' insidieusement ils s'insèrent
Au coeur de la pulpe vermeille
Je sens une douleur aiguë
A la base du cuticule
Je n'marche plus comment veux-tu
Comment veux-tu que je circule ?
Mes ongles s'incarnent
Ils se tordent, ils se vrillent
Ils se cabrent, ils s'entortillent
Rien ne m'épargne
Ils se voilent, se fendillent
Se craquellent, ils se bousillent
J'ai beau les tailler souvent
En pointe, en rond, en biseau
Ils sont depuis bien longtemps
Indépendants du cerveau
Le pédicure, impuissant
Et son scalpel acéré
Me charcutent depuis longtemps
En vain, même pas remboursé
Pourquoi diable, dites-moi donc,
Ô pouvoir maléfique,
M'infliger sans compassion
Ce tourment orthopédique
Un jour, une opération
Effacera mes stigmates
Je tournerai les talons
A mes ongles psychopathes
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10. |
Grève blanche
04:25
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GREVE BLANCHE
Et la mer s’émiette sur l’immense lavoir
Du sable au kilomètre où je rince mon espoir
S’effacent à la flotte tristes idylles
A la flotte jalousies inutiles
Les rires ont pris les mouettes de noyer mes silences
Je jette aux oubliettes les anciennes errances
Jamais trop tôt pour brûler le cafard
Jamais trop tard pour larguer les fardeaux
La vie m’appelle à retrousser les manches
Jetée de pelle sur les ombres d’hier
Je balance des soleils à la mer
La vie m’appelle au large de Grève blanche
Et la mer éteint mes dernières cigarettes
Ravale mes embruns, ravale mes sornettes
Eteint mes nuits cyniques et noircies
Eteint des mondes éteints par mes nuits
Et la mer m’abreuve de nouvelles traverses
Eaux vives algues jeunes dans mon sang se déversent
Jamais trop tard pour la crise d’ado
Jamais trop tôt pour larguer les amarres
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11. |
Réveillé tôt
03:35
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REVEILLE TOT
Réveillé tôt par la lumière
Qui comme une paire de ciseaux
Découpe le voile de mes paupières, réveillé tôt
Réveillé tôt par un petit bruit
Un grincement une goutte d’eau
Les pas de la vie qui s’enfuit
Réveillé tôt, un grincement une goutte d’eau
Ca devient vraiment pénible de me réveiller tôt, réveillé tôt
Réveillé tôt par les soucis
Les petites misères les bobos
Faut pas t’en faire on me l’a déjà dit, réveillé tôt
Réveillé tôt par une angoisse
Le cœur terré dans un cachot
Peur de la vie peur de la poisse
Réveillé tôt, les petites misères les bobos
Ca devient vraiment pénible de me réveiller tôt, réveillé tôt
Réveillé tôt par une alouette
Qui te balance un allegro
Elle chante chante à tue-tête, réveillé tôt
Réveillé tôt mal à la tête
La casquette en peau de loco
C’est ça les lendemains de fête
Réveillé tôt, la casquette en peau de loco
Ca devient vraiment pénible de me réveiller tôt, réveillé tôt
Réveillé tôt par la lumière
Qui comme une paire de ciseaux
Découpe le voile de mes paupières, réveillé tôt
Réveillé tôt par cette chanson
Qui me court sur le haricot
Faudrait en finir pour de bon
Me foutre une balle
Dans le ciboulot, pour ne plus me réveiller tôt
Ca devient vraiment pénible de me réveiller tôt, réveillé tôt
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12. |
Salée
03:00
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SALEE
Ma mer qu’on voit danser
Le long des golfes clairs
Je t’avais abandonnée
Pour surfer sur d’autres airs
Malgré tous les voyages
Toujours une voix susurre
Au creux d’un coquillage
Qu’y a mieux comme aventure
J’voulais sucrer ma vie
Ma petite vie de marin
Faire mon trou à Paris
Tu connais le refrain
Amère fut l’arrivée
Dans la grande ville misère
Un peu cher le loyer
De ma nouvelle galère
Les mecs qu’on voit pleurer
Au fond des bocks de bière
Le cœur tout chaviré
N’ont ni port ni frontière
Ma vie fut pas salée
Perdu dans cette foule
Ce monde inhabité
Cette impossible houle
Les filles qu’on voit danser
Le long des rues obscures
Furent mes seules envolées
Certains soirs de biture
J’ai pas lu les étoiles
De cette ville sous la brume
Pas trouvé de fanal
Mais trop de noires écumes
Ma vie fut pas salée
Mais les embruns amers
Alors ton goût manquait
Mon océan ma mère
Ma mer, ma maman
Orphelin de tes vagues
Qui berçaient mes tourments
Je me noie je divague
Ma mer viens danser
C’est bon tout devient clair
Au sextant j’t’ai retrouvée
Et largué mon hiver
Ma vie je la veux salée
Il n’y avait qu’un espoir
Ma mer mon voilier
Me revoilà ce soir.
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